Mercredi
21 juillet 2004
Rencontre avec les Pinzgauer
Je
laisse dormir paisiblement Pascale. Il fait beau ce matin à sept heures, pas un
nuage dans le ciel malgré la pluie de la veille. Je prends mes jumelles. A
nouveau sur l’Aiguillette de Houches, je trouve un chamois, cette fois dans la
pente. Il est beige très clair, probablement son poil d’été.
Pascale
ne se réveille que vers neuf heures. Nous avons le temps. Je me suis plus ou
moins établi un programme pour le reste de la semaine. Aujourd’hui, Max
Liotier et Patricia en soirée ; demain ou après-demain, Franck. Selon les
disponibilités de chacun bien sûr. J’en fais part à Pascale, elle est
d’accord.
Je
sors mon ordinateur, une idée me trotte dans la tête. Je cherche si j’ai les
coordonnées d’un passionné de véhicules militaires des armées suisse et
autrichienne : les Pinzgauer. Non ! Impossible de la retrouver, juste
quelques e-mails échangés avec lui il y a plus d’un an. Je suis sûr
cependant qu’il se trouve dans le 74, la Haute-Savoie. En allant à la douche,
je prends le bottin et essaie de chercher, trop compliqué, je ne me souviens
plus du nom.
Nous
nous rendons à l’accueil du camping afin d’utiliser leur ordinateur pour
faire une recherche sur internet. Trouvé ! J’ai fait une erreur, il se
trouve en Savoie, le 73. C’est un couple Maryse et Jean-Michel. Décision est
prise, nous y allons malgré les deux ou trois heures de route. Petit coup de
fil vers quatorze heures afin de vérifier que nous pouvons venir. Nous partons.
La
vallée de la Tarentaise, celle de la Maurienne, Megève, Albertville… Dommage
que les vallées des Alpes soient aussi industrielles. Le panorama ne nous
enchante guère.
Nous
approchons, plus qu’une quinzaine de kilomètres. Ai-je bien vu ? Hauteur
limitée à un mètre soixante dix ! Mon véhicule fait un mètre
quatre-vingts. Avec les barres de toit il doit culminer à un mètre
quatre-vingt dix ! Pascale descend. Ça passe, l’antenne frotte un peu.
Il y a une marge de sécurité.
Nous
attaquons une route en lacets. Tiens, nous aurions dû compter les virages à
partir du bas. Ça n’en finit pas, plus de dix kilomètres ainsi. Jean-Michel
nous indiquera qu’il y en a cinquante deux ! Vraiment impressionnant
cette route.
Nous
atteignons Albiez-le-Jeune. Magnifique village de soixante habitants niché à
plus de mille trois cent mètres d’altitude. Nous demandons à un promeneurs
la direction du chalet. Nous approchons. Nous surplombons le terrain, nous
apercevons les véhicules.
Nous
sommes accueillis chaleureusement . Quelques explications sur notre recherche.
Jean-Michel nous propose d’essayer les véhicules : un 6X6 et un 4X4.
Nous
commençons par le 6X6. Jean-Michel attaque le talus de front, Pascale en
passager et moi à l’arrière assis sur la banquette latérale avec le chien.
Ce dernier n’apprécie que modérément l’exercice surtout lorsque le véhicule
fait un angle de plus de quarante cinq degrés, le chien glissant vers l’arrière.
Petites
ballades dans les chemins de montagne puis la route. Là, nous avons l’honneur
de prendre le volant chacun notre tour. Hormis le fait que les quatre roues arrière
poussent le véhicules, nous sommes surpris par la facilité de conduite et
notamment par le rayon de braquage d’une part (il vire sur place), et la
souplesse du moteur d’autre part (en troisième, quasiment à l’arrêt, nous
pouvons repartir sur un filet de gaz).
Même
exercice avec le 4X4, qui possède des capacités moindres certes, mais avec une
maniabilité et une vélocité encore plus grande.
Ce
sont vraiment des véhicules d’exception qui nous laissent entrevoir une
possibilité de projets futurs afin de barouder de par le monde.
Nous
quittons Maryse et Jean-Michel vers vingt heures en nous demandant ce que nous
allons manger ce soir… nous n’avons plus rien, juste un peu de polenta (à
condition de la faire cuire). Les magasins sur la route sont tous fermés, ce
sera donc polenta.
Nous
passons Albertville, direction Megève. Nous ne trouvons que très peu de
restaurants ouverts. Nous sommes vraiment trop sales après notre séance de
Pinzgauer, pour nous y arrêter. D’ailleurs nous n’en avons pas envie. Nous
espérons trouver une friterie, un kebab ou une pizzeria ouverts nous avons
vraiment trop faim.
Rien.
Impossible de se faire un snack. Nous traversons Megève, déjà endormi et
trouvons encore ouvert… un McDo. Dans les Savoies, c’est bien le dernier
lieu auquel j’aurai pensé pour aller manger. Nous nous arrêtons tout de même.
Ils ferment dans peu de temps.
Nous
nous nourrissons de façon très fonctionnelle d’une nourriture grasse et
insipide et repartons immédiatement. La montagne en face est magnifique
constellée de lumières qui lui donnent un air de sapin de Noël.
Enfin,
nous arrivons au camping. Cent mètres avant l’entrée, un renard traverse
tranquillement la route devant la voiture.
Il
est temps d’aller nous coucher, demain nous avons rendez-vous avec Patricia à
huit heures qui veut nous faire découvrir Charousse. Avant, petite promenade
hygiénique pour Isko. Nous mettons les frontales et allons vers le torrent de
Taconnaz dans la nuit noire.
Pascale
est inquiète, elle a peur de rencontrer le renard. Deux points verts soudain au
loin. Deux yeux phosphorescent qui se rapprochent. Renard, pas renard ?
Non
ce n’est pas le renard, c’est plus gros : un berger allemand ! Qui
passe tranquillement à côté de nous tel un spectre dans la nuit, ignorant
superbement les deux cyclopes que nous sommes avec frontales sur la tête.
Isko,
d’ailleurs, l’ignore également, comme s’il n’existait pas. Avons-nous rêvé ?
Etait-il réellement là ou était-ce le fruit de notre imagination ?
Surprenante rencontre.
Nous
rentrons et allons nous coucher… la tête pleine d’images de Pinzgauer en évolution
dans les sables du Sahara ou dans les montagnes andines.