Nous avons essayé de vous faire part de nos critiques du film de Nicolas Vanier,
"Le Dernier Trappeur", sorti le 15 décembre 2004.
La vision de Pascale |
Mais qu'est-ce que je fais encore là !
Voilà le sentiment qui vous envahit lorsque retentit
la dernière note du générique du 1er long-métrage de Nicolas VANIER.
Explorateur, cinéaste et
écrivain. Il a déjà publié plusieurs récits de voyage, dont Le
Triathlon Historique, Solitude Nord, Transsibérie, Le Mythe Sauvage, La
Vie en Nord , Solitudes Blanches.
Cette fois-ci le dernier
trappeur nous fait partager le
quotidien de Norman Winther et Nebaska sa femme. Pendant 1h45 nous
parcourons le nord-ouest du canada dans les contrées du Yukon. Norman et
Nebaska vivent en parfaite harmonie avec la nature, sa faune et sa flore.
Au fil des saisons la vie prend toute sa dimension entre beauté sauvage
et rudesse des paysages et des éléments. Ici l'homme vit, aide et protège
nature animale, végétale et minérale. Ici
nature animale, végétale et minérale vit, aide et protège l'homme.
Message fort qui rappelle que l'un dépend de l'autre et
que seul le respect est maître du pouvoir.
Les paysages comme les
situations sont à couper le souffle.
Rappelons que les acteurs
de cette vie tournent leur propre rôle sur 15 mois de tournage. Toutefois
il est dommage que ce long-métrage met un accent trop succinct sur le
travail et l'implication de Nebaska. Le doublage a parfois quelques centièmes
de secondes de décalage rappelant qu'il s'agit bien d'un long-métrage et
non de fiction ou de production super commerciale.
Long-métrage qui corrobore
parfaitement les situations vécues par Nicolas Vanier dans ces différentes
expéditions et nous confirme qu'avant d'être explorateur, écrivain et
cinéaste il est bel et
bien un trappeur dans l'âme !
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La vision de Didier
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Le dernier trappeur est le premier long métrage de
« fiction » de Nicolas Vanier. Jusqu’à présent, il avait réalisé
des films sur ses expéditions. Il avait la volonté de réaliser un long
métrage en dehors de ses aventures. L’Odyssée Blanche, la traversée
de l’Alaska et du Canada en 100 jours sur 10000 km, lui a permis de
rencontrer Norman Winther, un trappeur vivant en symbiose avec la nature.
Cette rencontre a donné à Nicolas Vanier la réflexion et la matière
pour réaliser son objectif. Ainsi est né ce film.
Ce
film est un hymne au Grand Nord, tout y est : les animaux sauvages
(grizzlis, loups, élans, caribous, castors, loutres, lynx, …), les différentes
saisons (les couleurs de l’automne, les étendues blanches de
l’hiver), l’eau (rivières et
lacs), la pêche et la chasse, Dawson
(ville mythique des chercheurs d’or), les
trappeurs (Norman Winther jouant son propre rôle), … et bien entendu
les chiens de traîneaux.
Nous
retrouvons dans ce film de nombreuses scènes de la vie du Nord décrites
dans les récits de Nicolas Vanier : le jeu aérien des corbeaux,
l’aigle « décrivant ses orbes » dans le ciel, les ours
« broutant » dans les myrtilles comme des vaches dans un pré,
les chiens enveloppés dans leur souffle de givre, …
Le
plus important pour Nicolas Vanier est que ce film lui a permis de filmer
toutes les situations vécues au cours de ses expéditions qui ont été
alors impossibles à filmer : la rencontre avec un grizzli, la
rupture de la glace sous le traîneau et le bain forcé dans l’eau par
–40°C, et la course contre la montre pour allumer un feu avant qu'il ne
soit trop tard, la descente en traîneau dans un ravin, la traversée avec
des chevaux d’une rivière en crue, …
Le
spectateur averti retrouvera dans ce film des grands moments ayant marqué
la vie en Nord de l'auteur.
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Le
premier d’entre tous est la mort, au début du film, du chien de
Norman, Nanook, chef de meute et chien de tête tout comme l’a été
Otchoum. |
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Ensuite
le rejet de Norman pour Apache, la chienne appelée à remplacer son
chien disparu. Nicolas Vanier a réagi de façon similaire, en
rejetant la meute lorsque les fils d’Otchoum ont tué leur père. |
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Apache sauvant son
maître d'une mort certaine (dans l'eau par -40°C), alors qu'elle est
placée au milieu de l'attelage, n'est pas sans rappeler l'action d'Otchum
pour éviter de rentrer dans une zone d'eau ouverte (l'enfant des
neiges) |
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La
construction de la cabane par Norman et Nebaska, rappelant celle de
Nicolas et Diane près du lac Thukada. Bien que dans le film cet
épisode passe un peu vite à mon goût. |
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La
table de jeu à Dawson qui a permis lors du triathlon historique à
Nicolas de financer la fin de son expédition. |
Un
très beau film, tourné dans des conditions très difficiles, à
recommander en cette période de fin d’année. Ce film a d’autant plus
d’intérêt puisque ce ne sont pas des acteurs professionnels qui le
jouent. Un petit reproche, cependant, pour le doublage, approximatif par
moment, mais ce ne sont pas les dialogues qui font la grandeur et
l'intérêt de ce film.
Un
clin d'oeil probable au parrain du film : Gaz de France. La scène où
l'on voit une meute de loups approcher le campement de Norman n'est pas
sans rappeler le logo de GDF. Le campement, Norman et les chiens
représentant le cercle du logo, la meute de loups, se déplaçant à la
queue leu leu, décrivant la "flamme" à gauche du cercle.
Un
gros regret, par ailleurs, quant à la projection de très piètre qualité,
des « parasites » zébrant l’écran de « fils »
noirs pendant le premier quart d’heure (très visibles sur le blanc de
la neige !). Quel est l'intérêt d'avoir de si gros complexes
cinéma s'ils ne sont pas capables de restituer la qualité de l'oeuvre
cinématographique.
Autre
point dramatique à mon sens, la faible fréquentation... moins de dix
personnes dans la salle !
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